Matin brun 11

- Faut pas pousser, disait Charlie, tu comprends, la nation n'a rien à y gagner à accepter
qu'on détourne la loi, et à jouer au chat et à la souris. Brune, il avait rajouté en regardant
autour de lui, souris brune, au cas où on aurait surpris notre conversation. Par mesure de
précaution, on avait pris l'habitude de rajouter brun ou brune à la fin des phrases ou
après les mots. Au début, demander un pastis brun, ça nous avait fait drôle, puis après
tout, le langage c'est fait pour évoluer et ce n'était pas plus étrange de donner dans le
brun, que de rajouter " putain con ", à tout bout de champ, comme on le fait par chez
nous. Au moins, on était bien vus et on était tranquilles. On avait même fini par toucher
le tiercé. Oh, pas un gros, mais tout de même, notre premier tiercé brun. Ça nous avait
aidés à accepter les tracas des nouvelles réglementations.
Franck Pavloff

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