Les douaniers 9

Il s’agissait cependant de se procurer un médecin. Il n’y en avait pas avant Sartène, c’est-à-dire à six ou huit lieues de là. Comment faire ? Nos matelots n’en pouvaient plus ; c’était trop loin pour envoyer un des enfants. Alors la femme, se penchant dehors, appela : « Cecco !… Cecco ! » et nous vîmes entrer un grand gars bien découplé, vrai type de braconnier ou de banditto, avec son bonnet de laine brune et son pelone en poils de chèvre. En débarquant je l’avais déjà remarqué, assis devant la porte, sa pipe rouge
aux dents, un fusil entre les jambes ; mais, je ne sais pourquoi, il s’était enfui à notre approche. Peut-être croyait-il que nous avions des gendarmes avec nous.
Alphonse Daudet

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