Le temps des cerises (118)

29 avril 1871:
Les francs maçons soutiennent la Commune et se rendent aux remparts.
Depuis longtemps Paris n’avait rien vu de semblable. Au cours de cette journée les francs-maçons devaient essayer leur dernière démarche pacifique en allant planter leurs bannières sur les remparts de Paris; s’ils échouaient, la franc-maçonnerie tout entière devait prendre parti contre Versailles.

Témoignage – Elie Reclus, 44 ans, journaliste
"Le convent maçonnique du Châtelet a produit un résultat qui étonne jusqu’à ses promoteurs. Je me laisse entraîner à parler comme j’eusse parlé hier, et néanmoins je suis profondément ému. Il y a dans la franc-maçonnerie parisienne une forte probité qui vient de se montrer courageuse et fière. Et le citoyen qui, à table, au milieu de sa famille et de ses amis, est un simple bonhomme, mais qui reste calme, digne et bon tandis que les balles pleuvent autour de lui, celui-là est bien près d’être un héros, au moins à son heure. Quoi qu’il en soit, plus le franc-maçon passait, à tort ou à raison, pour un bourgeois foncièrement innocent et insignifiant, plus significative la résolution qu’il a prise, plus est décisive l’affirmation du droit de Paris… C’était un spectacle solennel que ce cortège de 10 à 11000 hommes se rendant de la place du Carrousel à la place de l’hôtel de ville au milieu des acclamations. La foule, raconte un frère, se pressait immense, silencieuse, recueillie. Il y avait quelque chose de religieux et dans l’acte accompli par les maçons et dans le respect donc il était salué par le peuple accouru… Les antiques bannières, qui n’avait encore connu que le repos du Temple, venaient pour la première fois flotter au vent de la Révolution et couvrir de leurs plis protecteurs la grande Cité…. A la suite des dignitaires de la maçonnerie, décorés du cordon jaune et vert du Grand Orient ou du cordon blanc des députés écossais, on voyait se presser les maçons de tous les rites…"

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