Pour en finir (enfin!) avec cette série, revenons un peu sur Jeanne d'Arc.
Sa présence dans cette histoire coïncide avec le basculement décisif d'une guerre interminable, et ce n'est que récemment qu'elle est devenue un mythe.
A part à Orléans, où une fête annuelle avait lieu depuis son passage, la Pucelle était pourtant quelque peu oubliée... Jusqu'au XIXe siècle. Avec le développement des nationalismes, Jeanne d'Arc devint progressivement une héroïne nationale, symbole de résistance à l'envahisseur étranger. Récupérée par tous les partis politiques, d'un côté, on voyait en elle la fille du peuple, de l'autre, l'envoyée de Dieu.

On commença aussi à envisager de faire d'elle une sainte. Elle fut représentée pour la première fois avec une auréole par Ingres en 1854. Le "père Dupanloup", évêque d'Orléans, fut le premier à demander sa canonisation vers 1869. Le Vatican tarda quelque peu à accepter (après tout, Jeanne d'Arc avait été condamnée par l'Eglise). Il fallut attendre 1909 pour sa béatification, et 1920 pour que le pape Benoît XV la déclare sainte...
On peut soupçonner le Vatican d'avoir finalement changé d'avis pour tenter de ramener la France vers "le droit chemin" après l'instauration de la loi de 1905 (séparation des églises et de l'état).

Aujourd'hui, on compte 20000 statues publiques de la Pucelle, 800 biographies, une quarantaine de films, des centaines de pièces de théâtre... Mais que reste-t-il de la Jeanne authentique?