La petite fille de M. Linh 35

Monsieur Bark a posé sa main sur l’épaule de Monsieur Linh, en même temps qu’il a prononcé ces dernières paroles. Le vieil homme sent, au travers des nombreuses couches de vêtements, l’étreinte de la main épaisse, qui s’attarde un peu. Il n’ose plus faire un geste. Soudain une idée lui
traverse l’esprit, comme une lame. Et si cet homme était un voleur d’enfants, comme le disaient les femmes du dortoir? Il tremble. Serre l’enfant très fort contre lui. Son visage doit trahir sa peur car Monsieur Bark se rend compte que quelque chose vient de se produire. Gêné, il enlève sa
main de l’épaule.
«Oui, excusez-moi, je parle, je parle, c’est que je parle si peu désormais... Je vais vous laisser.»
Philippe Claudel

Identifiez-vous pour jouer

Commentaires