Parmi les législateurs qui allaient faire évoluer les choses à partir de la fin du VIIe siècle, il y eut un certain Dracon. Comment? Vous ne connaissez pas? Mais siiii! C'est à lui que l'on doit les lois "draconiennes"...
Dracon (Drákôn) est un législateur athénien du viie siècle av. J.-C., appartenant à la classe des Eupatrides (les ??bien nés??). Il rédige ses lois en -621, sous l'archontat d'Aristaichmos. Ce sont les premières lois (thesmoí) écrites de la cité. Pour que personne ne les ignore, elles sont affichées sur des panneaux de bois conservés presque deux siècles, et sur des stèles de forme de bétyles. Elles apportent au moins deux innovations : Le droit est désormais écrit, et donc connaissable par tous ceux qui ont appris à lire, au lieu d?être oral, et connu et interprété par quelques-uns. La loi sur l'homicide fait la distinction entre le meurtre, volontaire, et l?homicide, involontaire. La distinction entre le personne meurtrière et le meurtre n'était pas très nettement définie. Le premier, pour lequel on employait aussi l'expression meurtre de la providence comprenait non seulement le meurtre prémédité, mais encore le simple meurtre commis volontairement. Par contre, l'homicide involontaire était quelque chose de plus que l'homicide par imprudence. On rangeait dans cette catégorie les meurtres commis dans un instant d'égarement. Ce corpus de lois se distinguait par sa sévérité : le moindre vol était puni de mort. L'orateur Démade, au IVème siècle av. J.-C., remarque ensuite que ces lois paraissaient écrites avec du sang, et non de l'encre. Seuls quelques crimes n'étaient pas passibles de mort. Par exemple, la tentative de modifier ces lois était punie seulement par la privation des droits civiques. La sévérité de ces mesures donna naissance à l'adjectif ??draconien?? que l'on peut retrouver dans des expressions comme des ??punitions draconiennes??, des ??lois draconiennes?? et plus généralement des ??mesures draconiennes??. Ce qu'en dit Plutarque suggère que les lois de Dracon concernaient ce que nous appellerions du ??droit privé??. Un doute subsiste cependant sur le contenu des lois de Dracon. Ceci à cause des paragraphes 4.2 et 4.3 de la Constitution des Athéniens, qui affirme que Dracon aurait écrit aussi des lois réglant la forme du régime politique. Ce passage est généralement considéré comme faux. En effet, son contenu peut avoir de quoi surprendre : Dracon aurait, par exemple, institué un conseil de 401 bouleutes tirés au sort. D'une manière générale, certains supposent que ces paragraphes reflètent la volonté de certains oligarques de la fin du ve siècle av. J.-C., ou du ive siècle av. J.-C.de construire une image de Dracon correspondant à leurs propres objectifs politiques et de légitimer leur action comme étant un retour à la constitution des Anciens. Un problème homologue se pose quant aux réformes de Solon. Pour critiquer l'existence de ce conseil de 401 bouleutes tirés au sort, on peut aussi avancer un argument tiré d'Aristote, selon lequel Dracon a laissé aussi des lois, mais il a adapté sa législation à une constitution déjà existante. Les lois de Dracon furent abandonnées lorsque Solon rédigea les siennes, en -594, sauf celle sur le meurtre, qui fut utilisée jusqu'à l'époque de Démosthène.
Ah si, je vais tout de même préciser qu'à peu près à la même époque, des législateurs se faisaient connaitre dans d'autres cités grecques. D?abord, Zaleucos à Locres, puis Charondas à Catane, ou Pythagore à Crotone (oui, Le Pythagore)... Une cité n'allait pas évoluer dans sa manière d'être dirigée: Sparte. Un certain Lycurgue aurait établi ses lois entre le IXe et le VIIIe siècle...
Entre lois draconiennes et lois permissives, il faut trouver le juste milieu :)L'Homme est-il capable, pour ce faire, de totale liberté de conscience :) Un portrait entre ombre et lumière très approprié pour le thème :)))
Mais c'est bien une réalité: les lois de Dracon étaient destinées à calmer le peuple tandis que les oligarques conservaient la plupart leurs privilèges. Donc oui, Dracon servait de couverture aux oligarques! :)
Il rédige ses lois en -621, sous l'archontat d'Aristaichmos. Ce sont les premières lois (thesmoí) écrites de la cité. Pour que personne ne les ignore, elles sont affichées sur des panneaux de bois conservés presque deux siècles, et sur des stèles de forme de bétyles. Elles apportent au moins deux innovations :
Le droit est désormais écrit, et donc connaissable par tous ceux qui ont appris à lire, au lieu d?être oral, et connu et interprété par quelques-uns.
La loi sur l'homicide fait la distinction entre le meurtre, volontaire, et l?homicide, involontaire.
La distinction entre le personne meurtrière et le meurtre n'était pas très nettement définie. Le premier, pour lequel on employait aussi l'expression meurtre de la providence comprenait non seulement le meurtre prémédité, mais encore le simple meurtre commis volontairement. Par contre, l'homicide involontaire était quelque chose de plus que l'homicide par imprudence. On rangeait dans cette catégorie les meurtres commis dans un instant d'égarement.
Ce corpus de lois se distinguait par sa sévérité : le moindre vol était puni de mort. L'orateur Démade, au IVème siècle av. J.-C., remarque ensuite que ces lois paraissaient écrites avec du sang, et non de l'encre. Seuls quelques crimes n'étaient pas passibles de mort. Par exemple, la tentative de modifier ces lois était punie seulement par la privation des droits civiques. La sévérité de ces mesures donna naissance à l'adjectif ??draconien?? que l'on peut retrouver dans des expressions comme des ??punitions draconiennes??, des ??lois draconiennes?? et plus généralement des ??mesures draconiennes??.
Ce qu'en dit Plutarque suggère que les lois de Dracon concernaient ce que nous appellerions du ??droit privé??.
Un doute subsiste cependant sur le contenu des lois de Dracon. Ceci à cause des paragraphes 4.2 et 4.3 de la Constitution des Athéniens, qui affirme que Dracon aurait écrit aussi des lois réglant la forme du régime politique. Ce passage est généralement considéré comme faux. En effet, son contenu peut avoir de quoi surprendre : Dracon aurait, par exemple, institué un conseil de 401 bouleutes tirés au sort.
D'une manière générale, certains supposent que ces paragraphes reflètent la volonté de certains oligarques de la fin du ve siècle av. J.-C., ou du ive siècle av. J.-C.de construire une image de Dracon correspondant à leurs propres objectifs politiques et de légitimer leur action comme étant un retour à la constitution des Anciens. Un problème homologue se pose quant aux réformes de Solon. Pour critiquer l'existence de ce conseil de 401 bouleutes tirés au sort, on peut aussi avancer un argument tiré d'Aristote, selon lequel Dracon a laissé aussi des lois, mais il a adapté sa législation à une constitution déjà existante.
Les lois de Dracon furent abandonnées lorsque Solon rédigea les siennes, en -594, sauf celle sur le meurtre, qui fut utilisée jusqu'à l'époque de Démosthène.
Je n'ai plus rien à dire! :)
Ah si, je vais tout de même préciser qu'à peu près à la même époque, des législateurs se faisaient connaitre dans d'autres cités grecques. D?abord, Zaleucos à Locres, puis Charondas à Catane, ou Pythagore à Crotone (oui, Le Pythagore)...
Une cité n'allait pas évoluer dans sa manière d'être dirigée: Sparte. Un certain Lycurgue aurait établi ses lois entre le IXe et le VIIIe siècle...
Bravo
Pierre.
Si j'ai bien compris ce qu'a dit Pequeno Erezo, des oligarques auraient utilisé Dracon comme couverture. Intelligent, ça ?
Mais c'est bien une réalité: les lois de Dracon étaient destinées à calmer le peuple tandis que les oligarques conservaient la plupart leurs privilèges. Donc oui, Dracon servait de couverture aux oligarques! :)
et remercier son auteur. Bon ben donc, Merci !