Dans l’entrepont, où les soldats sont renfermés, il fait noir ; l’atmosphère est chaude. Quelques-uns sont malades, couchés sur leurs sacs. Le navire tangue horriblement ; impossible de se tenir debout. On cause assis à terre, par groupes, en se cramponnant aux bancs ; il faut crier pour s’entendre. Il y en a
qui commencent à avoir peur… Écoutez donc ! les naufrages sont fréquents dans ces parages-ci ; les tringlos sont là pour le dire, et ce qu’ils racontent n’est pas rassurant.
Alphonse Daudet
"Aucun homme ne sera marin s'il a l'ingéniosité nécessaire pour se retrouver en prison; car être à bord d'un navire, c'est être en prison, avec le risque de se noyer… Un homme en prison a plus de place, une meilleure nourriture et généralement une meilleure compagnie."