Le temps des cerises (150)

"Le Comité de salut public,
Considérant que, ne pouvant vaincre par la force la population de Paris, assiégée depuis plus de quarante jours pour avoir revendiqué ses franchises communales, le Gouvernement de Versailles cherche à introduire parmi elle des agents secrets dont la mission est de faire appel à la trahison.
ARRÊTE :
Art. 1er. Tout citoyen devra être muni d’une carte d’identité contenant ses noms, prénoms, profession, âge et domicile, ses numéros de légion, bataillon et de compagnie, ainsi que son signalement.
Art. 2. Tout citoyen trouvé non porteur de sa carte sera arrêté, et son arrestation maintenue jusqu’à ce qu’il ait établi régulièrement son identité.
Art. 3. Cette carte sera délivrée par les soins des commissaires de police sur pièces justificatives, en présence de deux témoins qui attesteront par leur signature bien connaître le demandeur. Elle sera ensuite visée par la municipalité compétente.
Art. 4. Toute fraude reconnue sera rigoureusement réprimée.
Art. 5. L’exhibition de la carte d’identité pourra être requise par tout garde national.
Art. 6. Le délégué à la sûreté générale ainsi que les municipalités sont chargés de l’exécution du présent arrêté dans le plus bref délai.
Le Comité de salut public, ANT. ARNAUD, BILLIORAY, E. EUDES, F. GAMBON, G. RANVIER.
Hôtel-de-Ville, le 24 floréal an 79."

Ainsi, 50 ans avant la première carte nationale d'identité mise en place par la IIIe république, la commune, tentait pour d'autres raisons, de mettre en place ce système qui allait simplifier bien des démarches administratives (en effet, avant sa mise en place, il fallait se présenter avec deux témoins pour prouver son identité pour toute démarche).

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