Communication du citoyen Noro, commandant du 22e bataillon
"Un acte d’abominable férocité vient encore de s’ajouter au bilan des bandes versaillaises et démasquer ces défenseurs de l’ordre.
Aujourd’hui jeudi, 11 mai, à quatre heures du matin, le 22e bataillon, égaré par un garde plus brave qu’expérimenté, est tombé en plein dans les postes versaillais. Accueilli par des feux de peloton très nourris, et pris entre deux murs et une barricade, on dut laisser huit blessés sur le terrain; ces blessés ont été fusillés par les soldats du 64e de ligne, sauf un seul qui a eu le sang-froid nécessaire pour ne pas donner signe de vie.
Mais ce qui ajoute à l’horreur de cette boucherie, c’est qu’une jeune femme, infirmière au bataillon, a été assassinée par ces misérables, tandis qu’elle donnait des soins à un blessé. Sa jeunesse, son dévouement, non plus que la croix de Genève qu’elle portait sur la poitrine, n’ont pu trouver grâce devant ces bandits.
Ces faits sont attestés par tous les officiers des compagnies du 22e bataillon.
Le chef du 22e bataillon, NORO.
Paris, le 11 mai."
Le récit est très à charge des Versaillais. A la Commune, tout le monde était valeureux et honnête ?
Il y a plusieurs raisons à cela:
- d'abord, mes recherches pour cette série m'ont essentiellement orienté vers des témoignages de communards (enfin, de ceux qui ont survécu). On trouve peu de témoignages de Versaillais, à part les discours officiels de Thiers et de ses disciples. Les combattants versaillais étaient des soldats de l'armée régulière... Déjà à l'époque la "grande Muette".
- Et je l'avoue (je l'ai déjà dis lors de ma présentation au début de la série) mes sympathies vont vers les communards.
Mais bien entendu, il y avait des tas de "malfaisants" du côté de la commune. Je devrais réussir à parler de l'un ou l'autre d'entre eux avant la fin.
Merci