A cette époque, on chantait beaucoup. Des chants traditionnels de la révolution, comme le champ du départ, la Marseillaise, ou la Carmagnole, agrémentés de couplets rajoutés.
L'une des grandes vedettes de l'époque s'appelait Rosa Bordas. Devenue célèbre en chantant "la canaille" au moment des funérailles de Victor Noir (voir n°6 de cette série), elle chante beaucoup aux tuileries pour rassembler des fonds pour les blessés de la garde nationale.
Parmi ces chants: le "drapeau rouge", sur l'air du chant du départ:
"Vois cet humble drapeau, porté par ta victime...
Meurtrier, sois épouvanté!
Ne baisse pas les yeux, grand artisan du crime,
Devant ce linge ensanglanté;
Ce linge est sa rude chemise
Que ton égoïsme a rougi...
Au bout d'une hampe il l'a mise...
Et l’homme du peuple a rugi!

Quand l'ère de sang sera close,
Nous changerons notre drapeau.
Et l’étendard de couleur rose
Guidera le monde nouveau!"
Etc...