Le temps des cerises (129)

Dans la nuit du 3 au 4 mai, les Versaillais s'emparent de la redoute du Moulin-Saquet à Vitry. Aucune tranchée ne la protégeait, deux sentinelles seulement veillaient. Un groupe se présente, un homme se détache, et donne le mot d’ordre, "Vengeur"; passe et derrière lui la troupe versaillaise, qui terrasse les sentinelles, envahit le camp, larde les dormeurs de coups de baïonnettes, font quarante morts ( Rossel annonce 15 tués et 5 blessés), attellent les canons (deux versent et sont abandonnés) et les emmènent avec des centaines de prisonniers: la position n’est pas tenable pour qui n’a pas les forts voisins.
Des commencement de l’enquête, le commandant Gallien, du 55e bataillon, est accusé d’avoir donné ou vendu le mot d’ordre à l’ennemi, ou tout au moins de l’avoir publiquement divulgué dans le café de Vitry. Des témoins affirment que 270 prisonniers, dont quelques soldats de l’armée régulière, sont arrivés à Versailles escortés par un régiment de lanciers.
La terrifiante nouvelle se propage dans Paris. Les défaites sont douloureuses, les trahisons écœurantes ou irritantes. Le désastreux règne du soupçon s’empare des débats, y compris dans la Commune.

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