Le Lys et le Genêt (9)

"Pape Clément ! Chevalier Guillaume ! Roi Philippe ! Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste châtiment ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! tous maudits jusqu'à la treizième générations de vos races !".

Euh, bon... évidemment, la "malédiction" lancée du haut de son bûcher par Jacques de Molay, le 23e et dernier grand maître des templiers est spectaculaire, mais n'en déplaise à certains, il n'a jamais prononcé ces mots. Selon Geoffroi de Paris, clerc à la chancellerie des rois de France, témoin des faits, il aurait dit : "Seigneurs, au moins laissez-moi joindre un peu mes mains et vers Dieu faire oraison, car c'en est le temps et la saison : je vois ici mon jugement […] Dieu sait qui a tort et a péché : il va bientôt arriver malheur à ceux qui nous ont condamné à tort. Dieu vengera notre mort ! Seigneurs, sachez qu'en vérité tous ceux qui nous sont contraires, par nous auront à souffrir. En cette foi, je veux mourir".

Jacques de Molay n'a pas cité dans son discours le chevalier Guillaume de Nogaret, conseiller de Philippe le Bel, et grand instigateur de "l'affaire des templiers" pour la bonne et simple raison qu'il était déjà mort au moment où il montait sur le bûcher. Il n'en voulait sans doute pas non plus au pape Clément V, qui avait fait tout ce qu'il pouvait pour sauver l'ordre du temple (des archives du Vatican, ouvertes récemment, semblent le prouver).

Philippe le Bel a tout fait pour se débarrasser du puissant ordre des templiers en les accusant d'hérésie (un crime terrible au moyen-âge, comparable aujourd'hui avec le terrorisme ou la pédophilie). Après une arrestation le vendredi 13 octobre 1307 (origine de la superstition du vendredi 13), les templiers disparaissent avec le supplice de Jacques de Molay en 1314 (déjà, les lenteurs de la justice!).
Pourquoi cet acharnement? Les templiers étaient-ils vraiment hérétiques? Euh, il existe une autre théorie. Le royaume de France avait emprunté de grosses sommes aux templiers... C'était un bon moyen "d'effacer" la dette...

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