Ensuite, Jeanne fut envoyée à Poitiers pour y être interrogée par des clercs et docteurs en théologie.
Il ne reste malheureusement aucune trace écrite de ces entretiens qui durèrent trois semaines, mais on a le témoignage du frère Seguin lors du procès en réhabilitation (on a le droit de douter d'un témoignage fait en 1456, soit 27 ans après les faits):
Il dit avoir été impressionné par l'assurance montrée par Jeanne.
"Quand je lui demandai en quelle langue ses voix lui parlaient, elle me répondit: Dans une langue meilleure que la votre". (Frère Seguin était originaire du Limousin.)
"Je lui demandai si elle croyait en Dieu. Elle me répondit: Oui, mieux que vous!"
"Nous ne demandons qu'à vous croire, Jeanne, mais il nous faut un signe." Elle répondit: "Confiez-moi des hommes, je me rendrais à Orléans. Son siège sera levé, et la ville sera délivrée des Anglais."
Un autre docteur, Maître Guillaume Aymeric, lui demanda:
"Tu nous dis d'après ta voix que Dieu veut délivrer le peuple de France de ses calamités. S'il veut le délivrer, il n'a pas besoin d'hommes d'armes."
Elle répondit:
"En nom Dieu, les gens d'armes batailleront et Dieu donnera la victoire."
Finalement, les docteurs de Poitiers attestèrent de ses qualités: "humilité, virginité, dévotion, honnêteté, simplicité."