La petite fille de M. Linh 147

Monsieur Bark tremble. Déjà des badauds entourent le corps. Le conducteur de la voiture reste dans son véhicule, prostré. Monsieur Bark se précipite, il écarte les curieux, fend l’attroupement, ses gestes se font rageurs. Il arrive enfin près de son ami. Le vieil homme est couché sur le flanc, recroquevillé. La robe de chambre bleue étendue de part et d’autre de son corps dessine la corolle d’une immense fleur. A ses côtés, un petit sac de toile déchiré laisse glisser au sol une terre noire et poudreuse. Il y a aussi, échappée sans doute d’une poche, une photographie que Monsieur Bark reconnaît.
Philippe Claudel

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