14-18 paroles (139)

24 juin 1916 (suite et fin):
Pendant que le major soignait mon genou, l'aumônier s'occupait de mon âme mais j'étais dans une sorte d'évanouissement. J'ai entendu des prières, senti des signes de croix sur mon front, je pense avoir reçu l'extrême -onction. J'étais dans un état d'extrême faiblesse. Les ambulances commençaient à arriver pour chercher les blessés des postes de secours. L'un des militaires qui m'avait ramassé arrête une voiture où il y avait encore une place...
En route pour Révigny, où dans des baraquements de bois les blessés s'entassent et où l'on reçoit les premiers soins d'urgence. Un soleil de plomb tombait sur ces baraquements, et nos pansements jamais renouvelés s'infectaient...
A l'ambulance américaine de Neuilly, j'ai subi la résection du genou. Bien des fois, je fus menacé d'amputation.
Enfin, en 1917, je rentrais dans ma famille, ma jambe sauvée, raide, raccourcie de 9 cm. Et après m'être refait une situation, j'ai pu faire ma vie, fonder un foyer, élever une famille; ce que je ne pensais guère sur le champ de bataille. Aussi j'en rend grâce à Dieu.

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